dimanche, avril 14

Fleurs et légumes du 19ème siècle.

J'ai reçu un livre de commandes de la Sté Wierre Daragon de Hesdin-Pas de Calais pour les années 1886 à 1889.




Monsieur Elie Ernest Wierre et Madame Gabrielle Eugénie  Daragon dirigent une boutique de vente de graines, plantes et fleurs et sont  présents sur les marchés.

Ils proposent également la vente  et la pose de papier peint.

L'entreprise a comme fournisseurs : 

Ets Vilmorin Andrieux sont le siège social se trouve quai de la Mégisserie à Paris pour les fleurs, graines de plantes et légumes dont ils sont clients depuis 1875.

Mr E. Chivot à Abbeville, Mr Rous et Mr Ménard à Paris pour les plantes fourragères.

Fournisseurs de papiers peints :Mrs Isidore Leroy et ses fils à Paris et Mrs Jouanny Petitjean à Paris.

Ce livre est le double des commandes et courriers que Madame Darragon a écrit.

Les commandes sont envoyées une ou deux fois par semaine et sont adressées par les fournisseurs en grande  ou petit vitesse par la poste ou le chemin de fer du nord.

j'ai relevé une commande adressée aux Ets Vilmorin Andrieux exceptionnelle de plusieurs pages de 40 sortes de jacinthes.






remarquez les noms romantiques de ses fleurs : l'amie du coeur, la belle Corinne, l'Albertine, la belle blanchisseuse, la candeur et la virginité....

Voici les légumes commandés aux  mêmes établissements : 




laitue Turque
          de Russie
          grosse blonde d'hiver
          marine d'hiver
          passion d'hiver
romaine verte maraîchère
              blonde maraîchère
mâche à feuille ronde
            Mallie,Réjane
melon cantaloup noir des Carmes
           de Bellegarde
           de Paris
navets : des vertus long 
              gros long d'Alsace
              blanc plat très hâtif
              rouge plat très hâtif
              d'Auvergne plat hatif et tardif
oignons blancs gros    
               rond dur de Hollande
               jaune paille des vertus
               rouge pâle de Niort
               rouge vif de Mézière
               bulbe d'oignon de Mulhouse jaune
Oseille large de Belleville
Panais rond hâtif.


Ce livre comprend également des correspondances adressées aux clients et des commandes de papier peint :

le 13 Janvier 1887 commande de papier peint à la Sté Leroy pour un cabaretier  "papier peint tout ce que vous avez de plus bizarres".
le 11 Août  1887 commande à Mr Jouanny de papier peint pour la salle à manger d'un estaminet.

Madame Daragon fait également des commandes personnelles comme l'achat de vin de Narbonne ou un abonnement au journal financier.

le 10 Janvier 1889 Mme Daragon adresse une lettre de mécontentement aux Ets Vilmorin car la commande qui s'élève à 2499 francs n'est pas complète.
L'entreprise Vilmorin répond le 12 Janvier et Mme Daragon écrit : "je m'empresse de vous dire que très sensible au privilège que vous voulez bien m'accorder, j'accepte avec plaisir l'offre que vous me faite.

Etait joint à ce document intéressant et instructif, le catalogue 1895.
























vendredi, mars 29

Les Bretonnes de Verrières

 Je vais vous raconter une histoire de femmes.

Contexte : en 1920, la France se remet de la Grande Guerre et de nombreuses femmes se retrouvent veuves et chefs de famille. 

Autour de Paris se trouve la "ceinture verte" où les maraîchers cultivent les  fruits et légumes pour nourrir les Parisiens. Ont se souvient des asperges d'Argenteuil ou les poires de Montreuil. La banlieue sud produit entre autres des fraises, des cornichons et des arbres fruitiers.

Les pauvres Bretonnes du Morbihan cherchent du travail et les maraîchers ont besoin d' ouvrières agricoles. 

Le premier Mai, à la gare Montparnasse, les maraîchers dans leur charrettes à cheval attendent l'arrivée des trains desquels débarquent des femmes portant leur valise en quête d'emploi. "Venez chez moi  à Bièvres, Igny ou Verrières le Buisson" et au hasard du plus offrant, elles montent dans la charrette pour se retrouver avec plusieurs de leur  congénères dans une exploitation agricole.

A Verrières le Buisson, les bretonnes, veuves ou célibataires, arrivent des villages de Melran, Pluvigner et Guénin -Morbihan.

Elles cultiveront 6 jours sur 7, 63  heures par semaines durant 22 semaines les fruits et les légumes destinés aux Halles de Paris pour revenir dans leur village breton le 1er Novembre. Elles sont rémunérées 2 francs de l'heure puis 2.50 francs à la suite d'une grève des ouvriers agricoles en 1937.

Leur logement est précaire dans des locaux anciens avec des dortoirs et un point d'eau. Les femmes veuves gardent leur salaire pour leur famille quant  aux célibataire, elles se retrouvent  le Dimanche dans les cafés du village. 

Elles continuèrent, de mère en fille,  à venir faire la saison jusque dans les années 1950.

Verrières le Buisson , en 1920 est une commune agricole et résidentielle d'environ 2500 habitants.

Les Bretonnes ont appréciées Verrières car il y avait du travail pour les femmes en tant ouvrières agricoles ou domestiques chez les familles bourgeoises mais aussi pour les hommes puisque l'entreprise de botanique Vilmorin-Andrieux, est le premier employeur de la commune depuis 1815.

De nombreuses  familles Bretonnes sont venus vivre à Verrières. Le recensement de 1931 indiquent que 62 bretons natifs des trois villages du Morbihan habitent à Verrières. 


Quelques cartes postales.









Une bretonne de Guénin. 

Marie Gillet  née Le Vagueresse en 1898 à Coët-Coët commune de Guénin.

En 1920, elle a coupé et vendu ses cheveux pour payer son billet de train pour Paris et devient ouvrière agricole chez la famille Lequet et l'Entreprise Vilmorin.

Elle reste à Verrières pour devenir bonne et cuisinière chez la famille Benoist qui vivait rue de l'ancienne Poste. Marie est installée dans une petite maison à l'angle de la rue.

Après une journée bien remplie : jardinage et cueillette, travaille chez Vilmorin,  elle préparait dans une grande lessiveuse de pâte à crêpes qu'elle vendaient aux bretons qui revenaient des champs d'où son surnom : "Marie la Crêpe" connue de tous les bretons de Verrières.

Sa fille Blandine prenait son vélo à l'heure du déjeuner pour livrer les crêpes aux bretons d'Igny.

Marie n'est plus repartie en Bretagne. Elle a fait venir tous ses frères et soeurs, ses cousins (famille Février et Robic) et ils sont tous restés vivre à Verrières.

témoignage de la petite fille de Marie.




Bien entendu les Bretons de Verrières avaient leur fête annuelle avec l'élection de leur reine !!




Quelques mots sur les Bretons Verriérois.





Article inspiré par l'exposition "Les Bretons à Verrières" présentée par l'Association  Les Amis du Musée de Verrières le Buisson et également par l'article de Charles Hervis "Où sont les femmes" de la Revue Française de Généalogie.







dimanche, mars 10

Un beau mariage

Nous sommes en 1915 à  Périgueux -Dordogne. Dans cette ville se trouve l' hôpital temporaire numéro 14 où travaillent Edmond Lagrave, médecin chef de l'hôpital et Joseph Camelin, aide médecin auxiliaire.

Geneviève Loumiet vit avec sa mère Catherine Bertin, Boulevard du Petit Change à Périgueux. Son père Gilles qui a été greffier de justice  est décédé en 1912, son frère Roger est au front et Fernand vit en Angleterre.



Joseph Camelin est  né le 1er Avril 1875 à Chambon sur Voueize - Creuse. Il fait ses études de médecine mais ne semble pas avoir obtenu le diplôme de fin d'études.

En 1905, il épouse Jeanne Poitevin et un fils Aimé Paul Eugène naît le 7 Décembre 1907 dans leur village, il sera médecin. Le couple part s'installer à Lyon où Joseph devient secrétaire de rédaction au journal L'express de Lyon. Les actes indiquent qu'il est également publiciste et historien.


                            L'express de Lyon Juin 1913


Donc, je le retrouve en 1915, veuf, âgé de 40 ans, à l'hôpital militaire  de Périgueux.

Comment Joseph et Geneviève  qui a 21 ans, se sont rencontrés. Je peux supposer qu'elle était bénévole à l'hôpital où a eu lieu le coup de foudre ...

Avant le mariage, ils doivent se rendre chez le notaire  Maître Hennequin-Lagarde pour établir un contrat de mariage, que voici :



Le couple opte pour le régime de la communauté réduite aux acquêts

La dot de Joseph Camelin se compose de vêtements personnels , mobilier de cuisine et ustensiles , un ameublement de salle à manger, de chambre à coucher, son cabinet de travail avec bureau, fauteuil, bibliothèque d'environ  500 volumes et 
divers objets d'art, tapis et linge de maison.
Il apporte également sa part de la succession de sa cousine Mme Philiberthe Fourreau veuve Roche qui est décédée à Périgueux le 5 Septembre 1914.
La somme globale de la dot s'élève à : 12700 francs.

Geneviève apporte mille francs en numéraires, divers meubles, le  linge de maison et son trousseau.
Elle hérite de la nue-propriété mobilière lui revenant de la succession de Catherine Aline Bertin, sa tante, décédée à Bordeaux le 17 Octobre 1904 ainsi que la nue-propriété immobilière de la succession de son père Gilles Loumiet partagée entre sa mère et ses deux frères.
La dot s'élève à la somme de : 7300 francs.


dernière page du contrat.

Le mariage a eu lieu à la Mairie de Périgueux  le 2 Septembre 1915. Les témoins sont : Edmond Lagrave, médecin, ami de l'époux, Roger Loumiet frère de l'épouse, Marie Antoinette Dumoult, professeur, amie de l'épouse et Camille Mourlont beau frère de l'époux.

Le couple s'installe  6 Quai Claude Bernard à Lyon.
Leur fils Roger voit le jour le 21 Juin 1920. Il deviendra militaire.




Joseph Camelin exerce plusieurs fonctions: Secrétaire de rédaction au journal  L'Express de Lyon, publiciste, historien et conférencier. Il écrit plusieurs livres et études sur l'histoire religieuse de la région Lyonnaise.
Voici quelques articles lus dans la presse ancienne : 






















Dans les années 1940, la famille part vivre à Vallauris Alpes Maritimes où Joseph décèdera à l'âge de 69 ans, le 29 Octobre 1944.

Au contrat de mariage est adjoint un document concernant sa succession.
le dont acte de décès :



et également un acte de notoriété où le notaire indique que ses deux fils et son épouse sont ses héritiers.


A noter les deux témoins : Mr Jules Agard tourneur en céramique et Mr Georges Ramai artisan potier.

Geneviève rejoindra son époux le 2 Novembre 1962 à Antibes.



                                                     moulin à huile et poterie de Vallauris

sources :AD Creuse Dordogne et  Rhône. Presse ancienne.



 








dimanche, février 18

la famille AMASSELIEVRE de Saint Junien

Je crois que je  connais bien la famille REIX de Saint Junien mais qui sont les belles  familles ?

Marguerite Reix épouse Georges Amasselièvre le 3 novembre 1829 à l'église St Pierre de Saint Junien.

Les témoins sont Jean Reix le grand père de Marguerite, Léonard Amasselièvre le frère de Georges, Pierre Mériguet son neveu et Guillaume Chatenet son beau frère.

Léonard Reix, sergier et Marie Anne Bernard sont les parents de Marguerite.

Jean Amasselièvre, huilier et Anne Codet sont les parents de Georges.

Petit rappel : Les filles de Saint Junien épousent exclusivement des Saint Juniaux et réciproquement.

Cette famille, comme les Reix vivent à Saint Junien depuis au moins le 16ème siècle.



la famille demeurait rue du Pont en 1655.

Les hommes sont huiliers de père en fils.


Les Huiliers:


Les vieux métiers

Voici la descendance de Jean Amasselièvre, marchand huilier, marié à Marie Chabodie et décédé le 26 Janvier 1716.

"Junien Amasselièvre dit Poudaux fit partie des fondateurs de la confrèrie de Notre Dame de Lorette et du bienheureux St Pierre aux liens célébrés en l'église St Pierre de St Junien qui regroupait les pélerins ayant entrepris le voyage à Rome et  le pèlerinage de Lorette."


                                  table des décès .AD Haute Vienne


Deux fils: Jean et Pierre

Jean, marchand huilier épouse le 1er Février 1665 Marie Codet, fille de Jacques et Marie Massias, le couple aura deux enfants : Jean dit Poudaud et Pierre.

Un arrêt sur la vie de Pierre qui se mariera quatre fois et aura onze enfants.

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Nous retrouvons la famille Codet : Jeanne qui est la soeur de Marie (les deux frères épousent les deux soeurs)  et Marie qui est une cousine, fille de Léonard et Marie Mazaud.

Jean dit Poudaud né le 3 Novembre 1709, marchand huilier,  se mariera deux fois et aura six enfants dont Jean né en 1750.

Jean est,  comme son père  huilier, se mariera deux fois et aura six enfants, dont Georges en 1801 avec lequel nous retrouvons la famille Reix.



Chez la famille Reix nous retrouvons également des mariages entre les familles Chabodie, Bernard, Codet et Mazaud.




sources : AD Haute Vienne, Ville de St Junien, Arbre Généanet de Jean Mazaud.










samedi, février 10

#Généathème Fèvrier 2024

 



Souvenirs, souvenirs...

Ma première visite aux Archives Départementales ce fut à Mende -Lozère.

J'étais partie à la recherche de ma famille paternelle  de Chateauneuf de Randon.

L'accueil a été courtois et l'archiviste m'a aidé a trouver la fiche matricule de mon grand père Jean Baptiste Nègre. Ce fut un grand moment d'émotion.... car il est "mort pour la France" en 1915.

Ce fut le seul document trouvé car la famille n'a pas fait appel a un notaire pour les mariages et les successions.





Puis ce fut les Archives Départementales de la Gironde à Bordeaux.

j'avais organisé trois jours de découverte de Bordeaux avec deux amies et j'en ai profité pour passer aux archives pour trouver les contrats de mariage de ma famille  maternelle Loumiet.

A une autre occasion de passage à Bordeaux, j'y suis retournée une seconde fois mais avec la déception de ne pas obtenir le document demandé




le bâtiment des Archives de Gironde est situé au dessus des chaix du quartier des Chartrons.


Puis ce fut les Archives de Paris avec l'Atelier de Généalogie du Club ABC.

Nous partions en groupe le matin (RER + métro) Chacune faisaient ses recherches avec l'aide bienveillante des archivistes, le midi nous partions déjeuner ensemble dans une brasserie de la porte des Lilas et l'après-midi nous allions écouter la conférence d'un expert organisée par les associations de généalogie de Paris.



Mon projet : retourner aux AD de Paris pour rechercher des informations sur mes ancêtres artisans (registre des métiers ...)


sources : Wikipédia







vendredi, janvier 26

#GENEATHEME 2024

 


Il est encore temps de fêter la nouvelle année 2024.

Mon arbre ne comporte pas de sosa 2024 mais j'ai pu trouver trois sosa : 24, 224 et 324.

Les voici :

Sosa 24 : Mon Arrière Arrière grand père maternel : Guillaume Loumiet.


Il est né le 14 Février 1829 à Langoiran -Gironde. ll est tonnelier comme son père.

le 2 Mai 1844 à Bordeaux,  il épouse Anne Mayraud. Le couple aura quatre enfants.



Sosa 224 : Pierre REIX ou REYS - 8ème génération de la famille de ma grand-mère maternelle Léontine Reix.




né le 24 Mars 1709 , il est chapelier comme son père.

Il épouse à Saint Junien -Haute Vienne, le 24 Mars 1709, Marie Berthet.

Le couple aura six enfants dont deux décédés en bas-âge.



Sosa 324 : Jean BRIOT 9ème génération de la famille de ma grand-mère paternelle Angèle Régnier.


Jean est né le 19 Décembre 1672 à Treigny -Yonne

Il est manouvrier puis vigneron.

Il épouse en première noce le 21 Mars 1702 Catherine Billault. Lui à 29 ans et elle 15 ans.  Catherine décède à l'âge de 19 ans.

Jean se remarie le 7 Mars 1707 avec Marguerite Roy. Ils auront sept enfants.